L’impact du gaz vert sur la transition énergétique

Le biogaz pour atteindre la neutralité carbone

Dans le cadre de l’Accord de Paris, la France s’est engagée à atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. Pour y arriver, des efforts considérables doivent être faits dans l’utilisation des énergies et le gaz propre apparaît comme une solution adaptée.

Remplacer les énergies polluantes : une priorité

Parmi toutes les énergies fossiles utilisées, le gaz est généralement celui qui a la meilleure réputation. Contrairement aux usines à charbon qui rejettent environ 800 grammes de CO2 par kWh produit, les usines de gaz ne rejettent que 300 à 400 grammes de CO2 par kWh.

Le gaz naturel est adapté aux pays en pleine transition énergétique qui utilisent encore un nombre important d’usines à charbon pour assurer leur production d’énergie. Mais la France a dépassé ce stade et on considère que le gaz d’origine fossile utilisé pour le chauffage et le transport de marchandises est responsable d’environ 20% des émissions de gaz à effet de serre dans l’atmosphère.

Remplacer cette énergie fossile apparaît comme une priorité pour réduire la pollution et atteindre les objectifs de neutralité carbone d’ici 2050. Il s’agit alors de trouver une solution pour remplacer le gaz fossile. Le gaz propre pourrait apparaître comme une très bonne solution mais on se heurte très vite à ses limites.

Le gaz vert, une énergie de transition

Aujourd’hui, environ 11 millions de foyers utilisent le gaz naturel comme énergie de chauffage et la priorité du gouvernement consiste surtout à rénover les 3 millions d’habitations qui sont encore chauffées au fuel. Cette amélioration des logements permettra de faire disparaître les dernières sources de chauffage extrêmement polluantes. Mais le gouvernement a surtout pour objectif de promouvoir des formes d’énergie concurrentes au gaz propre comme le bois, le solaire, l’électrique ou la géothermie pour des questions de rentabilité.

Ainsi, le gaz vert est surtout destiné à réduire massivement les émissions dans les secteurs de l’industrie, dans le transport et la production d’électricité en attendant de trouver des solutions alternatives encore plus propres. A l’échelle de l’Europe, le remplacement du charbon et du fioul permettrait de baisser les émissions de gaz à effet de serre d’environ 80% au global, dont 40% rien que pour le chauffage.
Malheureusement, le gaz propre montre vite ses limites quand on le place face aux objectifs de neutralité carbone à atteindre d’ici 2050. Les Etats rencontrent également un problème de rentabilité.

Le gaz vert dans une stratégie de croissance

Le premier inconvénient du gaz propre dans une stratégie de croissance globale est son coût : plusieurs dizaines de milliards d’euros pour rendre le gaz plus vert, au regard des technologies disponibles actuellement. Un tel montant pose très rapidement la question de la rentabilité au regard des alternatives déjà disponibles.

La rentabilité du gaz propre n’est pas son meilleur atout. Il est plus cher que le gaz naturel mais aussi moins abondant. Aujourd’hui, la production de gaz propre est possible grâce à trois procédés : la biométhanisation qui permet aux agriculteurs de transformer leurs déchets naturels agricoles en gaz, la pyrogazéification qui transforme le bois en gaz et la méthanation qui permet de transformer l’énergie électrique en gaz de synthèse grâce à l’hydrogène. Aucune de ces technologies n’est aujourd’hui assez mature pour assurer une production suffisante.

Si les possibilités d’utilisation restent assez limitées, le gaz propre reste une excellente alternative de transition et une technologie idéale pour combler les manques des alternatives énergétiques comme l’électricité, le solaire ou la biomasse.

Le gaz vert est donc aujourd’hui une énergie avec un grand potentiel, l’évolution de la règlementation, des coûts de production et l’accueil du public de cette nouvelle énergie est un enjeu majeur de son développement.